En 1988, nous créons Myriad afin de pouvoir travailler de manière plus souple. Jusqu'à cette date nous étions auteurs de logiciels et ce n'était pas encore très courant. L'administration, et en particulier fiscale, ne savait pas trop dans qu'elle case nous inscrire et "Ca dépend", ça dépasse. Nous décidons de monter notre société, en devenons salariés (nous serons tout de même non payés la première année pour avoir quelques sous en caisse) et d'éditer nous-mêmes nos propres créations. Loriciels, notre éditeur, nous propose de devenir notre distributeur et nous acceptons. Cependant, il nous faut maintenant produire des jaquettes, livrets et autre emballages sympathiques nécessaires à nos produits. La PAO sur PC ce n'est pas encore cela... Nous "squattons" quelque temps un Macintosh dans un magasin très accueillant, "Bureaumatique" place Saint Georges, et l'évidence se met en place, il nous faut notre propre Macintosh ! Notre premier contrat sera un travail à façon pour une société qui concevait des panneaux d'affichages géants à LED. Nous leur programmons un logiciel sur Atari ST pour créer textes et animations qui seront affichées par un Amiga 500 connecté via le port parallèle. La première mise en place sera pour le stade du TFC, le club de football local. Une bonne partie de ce que nous rapportera ce travail sera investi dans un Mac SE (près de 18 000 FF à l'époque) et une imprimante laser (encore plus chère). Le Mac sera une autre révélation, après le Commodore 64 et l'Amiga. Silencieux, rapide, fiable, une machine pensée qui donnait envie de travailler. C'était le bon temps où l'on pouvait sans complexe dire du bien d'Apple... Quand on achetait un Macintosh, on avait la certitude d'investir dans quelque chose de vraiment différent et pas dans un design pour "Geek" recouvrant du réchauffé. Le Mac SE nous servira longtemps et fonctionne encore parfaitement. Quand le bruit de turbine insupportable de mon Mac G4 bi-processeur m'exaspère trop et me fait sortir de la pièce, je songe avec nostalgie au temps où travailler sur Mac était un plaisir. |